Ainsi nous écrivons nous crions contre les crimes
Un non au nom du calme des opprimés des victimes

Ophélia le coeur est seul ton départ est un peu lourd
Le poème manque de mots comme il me manque ton amour

La ville est silencieuse la vacuité est énorme
La voix huile paresseuse la vie est uniforme
La routine est une rime la rime est chamelière
Le désert fond obscur où l'oeil erre et pleure
La mémoire est un nuage que ton visage surdomine
Toute la patrie te ressemble ton ombre est un exil

Que signifie déjà être libre pour un condamné de toi
Un dédale une illusion une soif un chant bas
Une évasion une fumée une rêverie un mal-être
Une histoire ennuyeuse une intrigue pâle et neutre
Une attente à la taille de nos souvenirs réels
Une vapeur quelques vers un délire existentiel

Et là où je vois aller nos peines nos faux-rires
Tes yeux dans la chimère aèrent nos fermetures

Ophélia le coeur est seul ton départ est un peu lourd
Le poème manque de mots comme il me manque ton amour

Ophélia le coeur est seul le corps est hors d'état
Le poème manque de mots comme un pays manque d'éclats

La nuit notre domaine nous les poètes nous aimons
Jusqu'à ce que l'âme brûle et la brûlure nous fond

Le monde est fait d'ailleurs pour la mort et l'éphémère
Et l'art l'oeuvre d'art tout le regard de l'homme
Sur le Bien émane de ce qu'un chemin sillonne
Dans l'esprit prieur solidaire et fidèle
Et qui ne croit qu'à Dieu le créateur suprême

Ainsi nous écrivons nous crions contre les crimes
Un non au nom du calme des opprimés des victimes